mercredi 25 juin 2008

Réforme des AOC

Encore un vigneron victime de la réforme des AOC (Que choisir juillet-aout 2008). Jean Paul BRUN propriétaire dans le beaujolais vient d'avoir 300hl de vin déclassés en vin de table.


M. BRUN produit 331hl de vin (un peu moins que notre production qui est de 370hl). Il doit présenter 2 lots de vin à agrément puisque la quantité maximale à agréer est de 300hl. Il fait à partir de ses cuves assemblées un lot de 300hl et un lot de 31hl.


Le lot de 31hl est agréé et vendu aux Etats Unis. Le lot de 300hl après 3 dégustations est déclassé au motif: vin atypique présentant des arômes de caoutchouc, de champignons et de l'acidité volatile.


Acidité volatile: je suis surpris car nous avons les moyens techniques faciles d'utilisation pour éviter celà (utilisation de So2). C'est de plus un élément quantifiable et l'analyse chimique du vin aurait du écarter ce vin avant dégustation. C'est un argument non valable. Celà signifie que le dégustateur est plus précis que la machine de test.


Aromes de caoutchouc: je ne vois pas c'est la première fois que j'en entends parler. Est-ce que le dégustateur n'avait pas joué avec un élastique avant, imprégant ses mains d'une odeur pertubatrice. Je ne vois techniquement pas comment il est possible d'obtenir ces odeurs. Il faut dans ce cas se poser des questions et remettre en question la procédure de dégustation ou de prélèvement. De plus cette caractéristique n'est pas répertoriée dans les défauts.


Aromes de champignons et atypique: ce sont des caractéristiques du vin de ce propriétaire, ce ne sont pas des défauts.


Depuis quelques années, et nous en avons été victimes avec notre 2004, les viticulteurs, négociants et oenologues choisissent lors des agréments les vins par rapports à leurs goûts et non plus par rapport aux défauts.


Les viticulteurs écartent de bons vins (j'entends par bon vin des vins qui se vendent) qui risquent de leur faire de l'ombre. Ces viticulteurs pensent que si le vin du voisin n'est pas agréé, ils vendront plus de vin. Malheureusement ils n'ont pas compris que c'est le client qui est le roi. Les clients iront acheter ailleurs les vins qui leur plaisent.


Je suis tombé une fois lors d'une dégustation sur un négociant qui a rejeté tous les vins non barriqués. C'est le même négociant qui est venu me voir car il cherchait un vin non barriqué pour un de ses clients.


Je ne parle pas de cet oenologue qui a rejeté tous les vins lors d'un label qu'il avait lui-même vinifiés.


Que l'on rejette des vins à défaut, je le comprends. Que l'on rejette des vins parce qu'on ne les aime pas: je ne comprends pas. Ce qui fait la richesse de la France c'est sa diversité. Nous ne pourrons jamais concurrencer les grandes wineries anglo-saxones qui bénéfient d'un homogénéïté de terroirs que nous n'avons pas.


Laissez-nous faire les vins que nos clients veulent.


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