Encore un caviste qui usurpe
l’identité de notre premier vin, la cuvée Reine, pour vendre notre deuxième
vin. Faites attention aux arnaques. Le vin vendu doit avoir la même étiquette
que le vin présenté sur internet. Si ce n’est pas le cas c’est une fraude.
Depuis plusieurs années je vous parle de ces problèmes de premiers vins et de deuxièmes vins.
Au château de Roquebrune, notre
premier vin s’appelle Château de Roquebrune, cuvée Reine ou A Claude pour le
2015. Ce premier vin est obtenu par assemblage de tout ou partie de nos
meilleures cuves. C’est une opération délicate menée avec notre œnologue, où
nous choisissons le meilleur de nos meilleures cuves. Ce peut être 10% de la
cuve A, 45% de la cuve C et 45% de la cuve D. Le reste de ces cuves et des
cuves non sélectionnées va constituer notre second vin que nous allons vendre
sous notre nom de château au négociant. Cet assemblage même s’il est de qualité
car élaboré à partir des raisins que nous produisons, est moins intéressant que
celui de notre premier vin, car obtenu avec des proportions de cuves que nous
ne maitrisons pas, puisque c’est le reste des cuves sélectionnées pour le
premier vin.
Alors pourquoi l’appeler château
de Roquebrune ? C’est la loi de 1983, qui n’autorise l’utilisation d’un
deuxième nom de château, que si ce deuxième nom existait avant 1983. Même si
nous produisons du vin depuis le début du 20ieme siècle, nous n’avons pas de
deuxième nom de château puisque nous n’en avions pas besoin ; notre vin
étant vendu en totalité au négoce. Donc la différence va se faire sur le nom de
la cuvée. Notre négoce va vendre un château de Roquebrune avec un autre nom de
cuvée et une autre étiquette.
Contractuellement notre négoce ne
doit vendre notre deuxième vin qu’à la restauration et pas par internet, pour
éviter que nous nous trouvions sur les mêmes circuits de distribution. C’est ce
qu’il ne fait pas. Ou plutôt c’est ce qu’il ne contrôle pas. Maintenant c’est
aussi au client de contrôler ce qu’on lui vend. Sur la capsule du récoltant va
figurer le mot « Récoltant » et l’étiquette ne vas pas être la même.
En plus sur cette étiquette il devra figurer le nom du metteur en bouteille.
C’est souvent écrit en très petits caractères.
Mais comment font-ils pour vendre notre vin moins cher que vous ?
Déjà ils font des économies
d’échelle. Je paie la bouteille 41cts, ils la paient 7cts. Je paie l’étiquette
50cts, ils la paient 14cts. Ils font des économies sur les cartons. Leurs
cartons n’ont pas d’intercalaires, les bouteilles se frottent les unes aux
autres, encore 30cts/bt d’écart.
Les frais de filtration, les
frais de mise représentent encore 2€/bt. Il faut savoir que c’est nous qui
surveillons leur mise en bouteilles gratuitement. En 20ans, je n’ai jamais
rencontré mon négociant sur la ligne de mise en bouteille.
Ils font des économies sur la
qualité des bouchons. Je choisis les bouchons naturels les plus chers, ils
choisissent les moins chers, encore un écart de 40cts.
Pour le bouchon je ne dis rien.
Car nous connaissons au niveau mondial une pénurie de bouchons naturels.
Sachant qu’il faut 49 ans pour qu’un chêne produise ses premiers bouchons, nous
ne sommes pas prêts à résorber la pénurie.
Je choisis les bouchons les plus
chers car notre vin peut se conserver plus de 20 ans. Alors que le vin vendu en
grande distribution ou en restaurant sera bu rapidement.
Ils font des économies sur les
frais de transport. L’envoie de 24bts par transporteur c’est 36€TTC, soit 1,5€/bt.
L’envoie de 600bts c’est 0.5€/bt. Dans ce cas c’est vous qui payez le transport
en venant chercher la bouteille.
Mais il me manque toujours 2€/bt
d’écart à justifier. J’ai mis du temps à réaliser que c’était moi qui payais
leurs frais marketing.
Je présente mes vins aux
journalistes et aux critiques. J’envoie mes échantillons dans le monde entier.
Je présente mes vins aux concours. Tout ceci représente des frais très
importants. D’où l’intérêt du négoce d’entretenir la confusion entre leurs vins
et nos premiers vins et de se servir de mon marketing. Quoi de plus facile en
utilisant sur internet des robots qui recherchent mes publications.
Je ne vends mon vin que chez
quelques cavistes, qui connaissent mon travail et qui le respectent. Ils
connaissent très bien les vins qu’ils vendent et sont d’excellent conseil pour
associer les vins à votre cuisine et vos goûts. Evidement ils vendent mon vin
le même prix que moi.
Donc continuez à acheter vos vins en direct, vous serez sûrs de leur provenance.