mercredi 28 septembre 2011

Notre vin en super marché

Je viens de me faire rappeler à l’ordre par l’un de mes clients qui a trouvé notre vin chez Super U à 8,90€.

D’abord si le vin qu’il a trouvé provient de notre exploitation, c’est notre deuxième vin qu’il a trouvé dans ces magasins. Il a été mis en bouteille au Château par notre négociant. Il y a une capsule de négociant sur la bouteille. L’étiquette peut prêter à confusion puisque notre négociant (sans mon accord) a récupéré mon étiquette et mon nom de cuvée.

Comment font-ils pour vendre nos vins moins chers que nous ?

Il n’y a pas de concurrence entre les négociants. Le prix du vrac est fixé par eux, et nous viticulteurs, si nous avons besoin de trésorerie nous devons accepter leurs conditions.

Le négoce joue sur la qualité des bouchons. Pour mes vins vendus en bouteilles, je choisis les meilleurs bouchons de la gamme de mon bouchonnier. Mes bouchons sont naturels et présentent moins de trous que ceux achetés par le négoce pour la grande distribution.

Les négociants achètent tellement de vins et mettent tellement de vins en bouteilles qu’ils ont des prix sur les bouteilles, les étiquettes et les frais de mise en bouteilles que je ne peux pas avoir.

Mon prix comprend les frais de livraison, alors qu’en grande surface c’est le client qui paie le transport depuis le magasin jusqu’à chez lui.

Le coût du transport évolue énormément en fonction des quantités de vins vendues. Le prix du transport est d’environ 24€ pour 24bts, il est de 32€ pour 48bts et de 150€ pour une palette de 600bts.

Les coûts de transport des grandes surfaces sont mis dans le pot commun. Les grandes surfaces ont des services de logistiques efficaces, et leurs camions sont rarement vides.

Les frais de marketing sont importants pour pouvoir vendre notre vin nous-mêmes. Les frais de marketing comprennent toutes les dépenses pour faire connaitre nos vins. La participation aux concours, la présentation des vins aux dégustateurs des revues, la participation aux salons, notre site internet, la protection de notre nom de château, le temps que nous passons à accueillir nos clients, à leur répondre à les rassurer, etc…..

Les grandes surfaces ne font pas de marketing spécifique au vin. Ils font de la publicité globale pour leurs magasins. Ils vendent très souvent leurs vins à prix coutant. Le vin est un produit d’appel. La marge est faite sur d’autres produits. Ils utilisent ma notoriété pour vendre le vin qu’ils m’ont acheté. Ce marketing c’est moi qui le paie.

Vous me direz alors pourquoi vendez vous votre vin aux grandes surfaces ?

Aujourd’hui 75% des vins sont vendus en grande surface. C’est un des moyens les plus communs de vente des vins. C’est aussi le moyen le plus simple que j’ai trouvé pour vendre mon deuxième vin. Cela permet de me faire de la trésorerie. Le vin vendu en vrac est vendu l’année N et payé l’année N+1, (dans ce cas j’ai même été payé l’année N) le vin vendu en bouteilles est payé l’année N+2, N+3 (lorsque le client achète le vin).

Les parcelles de vigne que nous avons achetées nous engendrent des besoins en trésorerie importants. Il faut payer la main d’œuvre pour cultiver un raisin qui sera vendu au plus tôt un an après.

Ces parcelles doivent être remises en états. Sur une même parcelle on peut trouver des cépages différents. Les rangs de vigne ne sont pas alignés, ne me permettant pas de travailler ma vigne comme bon me semble.

Tous les ans cela représente environ 30% de raisins qui n’ont pas la qualité suffisante pour être incorporés à notre premier vin. Même si le vin produit avec ces raisins satisfait les contraintes qualitatives des vins de Lalande de Pomerol, il n’a pas les caractéristiques des vins qui plairont à mes clients. Que dois-je faire de ces vins ?

Chaque année je pèse le pour et le contre. Quel volume de deuxième vin est-ce que je vais vendre au négoce ? Est-ce que cela va nuire à mon image ? Ce sont des questions très difficiles à répondre. Et comme nous sommes tributaires de l’humeur des négociants et du marché, il est très difficile de faire un suivi marketing de ces vins, car nous n’avons, par ce moyen de distribution, aucun contact avec le client final.

L’objectif à terme étant de tout vendre sous notre propre étiquette, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Je préfère aujourd’hui consacrer plus d’argent à améliorer la qualité de nos vins, qu’à essayer de vendre tous nos vins par nous même.

Je suis à votre disposition pour répondre à vos commentaires.

Votre dévoué producteur


vendredi 9 septembre 2011

Faux départ

Nous ne commencerons pas les vendanges ce week-end. Nous prenons le risque d'attendre quelques jours pour obtenir une meilleure maturité.

Tout est prêt; les cuves attendent le nouveau millésime, les matériels de réception de la vendange fonctionnent, les paniers attendent d'être remplis et les ciseaux sont bien affutés et graissés.
Nous regardons le ciel et les prévisions météo.

Ces derniers jours les mauvaises herbes ont bien pompé l'eau tombé du ciel, mais en ont profité pour pousser. Nous n'avons pas eu d'herbe en début d'année grâce à la sécheresse, mais les pluies du mois d'août ont permis aux mauvaises herbes de recouvrir le sol. Comme nous ne pouvions pas travailler les sols pour éviter que la vigne ne boivent trop d'eau, les viticulteurs qui ne désherbent pas chimiquement peinent et ont du mal à trouver des solutions. Il faut enlever les herbes, mais ne pas permettre à la vigne de pomper l'eau.....

2011 sera vraiment un millésime particulier.

Les dates des salons sont définies: retrouvez-nous sur notre site.

Votre dévoué producteur.

dimanche 4 septembre 2011

Un nouveau site

Des nouvelles avant de commencer les vendanges.

Cette année s'annonce techniquement très difficile et très couteuse. Il va falloir passer plusieurs fois dans les vignes avant vendange pour faire tomber les mauvaises grappes et les grappes qui commencent à pourrir. Il est tombé 105mm au mois d'août, ce qui correspond aux pluies d'un mois de mai, et il continue de pleuvoir. De plus comme nous ne voulons pas que l'eau s'imprègne dans le sol, nous ne devons pas travailler les sols et comme il y a beaucoup d'eau les mauvaises herbes en profitent pour pousser.

C'est très difficile de prendre des décisions car nous manquons de recul. C'est la première année où nous connaissons une telle sécheresse au printemps suivi par des pluies très importantes en été. Il faut faire face, mais comment?

Les travaux dans mon chais viennent juste de se terminer. J'ai refais faire le revêtement de la moitié de mes cuves. Je connaissais des problèmes d'hygiène: les bactéries se cachaient dans les aspérités du béton. Ce sera plus facile de nettoyer mes cuves maintenant et je consommerai moins d'eau.

Coté commercial, les choses se passent à peu prés bien. Nous augmentons encore nos ventes aux particuliers. Ce sont les ventes à l'export qui ne marchent pas aussi bien que nous aurions souhaité. Il faut beaucoup de temps pour s'établir et je pense que nous avons démarré notre prospection trop tard en Chine. Nous assistons à des effets de dumping de certains viticulteurs et des négociants. Il faut attendre maintenant que le marché murisse et que les consommateurs recherchent la qualité.

Nous venons de remettre à jour notre site internet en ajoutant des photos d'époque, et en étoffant notre histoire.

N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques.

A bientôt